Les manuscrits de la Mer Morte

28
Nov

Au début du vingtième siècle, plusieurs érudits commencèrent à attaquer la validité et l’authenticité des écrits Juifs de l’Ancien Testament, et en particulier la trop grande distance entre les copies disponibles et les originaux, aussi nommés les autographes. La communauté scientifique devenait de plus en plus sceptique quant au contenu et à l’exactitude des livres de l’Ancien Testament, puisque les manuscrits les plus anciens remontaient seulement à la période des Massorètes (500-950 de notre ère). Il y avait donc un intervalle énorme entre la création des écrits inspirés et les manuscrits moyenâgeux, qui servaient à la traduction des versions modernes de la Bible. Par exemple, pour un des livres du Pentateuque, de la Torah ou de la Loi de Moise, qui furent mis par écrit en 1250 avant Jésus-Christ, il y avait un laps de près de deux millénaires entre les autographes et les copies existantes. Pour les Psaumes de David, qui furent rédigés environ 1000 ans avant Jésus-Christ, il y avait près de deux mille ans entre les travaux inspirés et les copies de copistes. Tout ceci produisait de grands doutes dans l’esprit des «spécialistes» séculiers de la Bible, qui désiraient réfuter une section majeure de la Parole de Dieu.

 

La Découverte des Manuscrits du Désert de Juda

Un évènement remarquable se produisit dans le monde archéologique du siècle dernier. Une série de manuscrits anciens furent découverts près de la Mer Morte en Israël. Cette découverte fut si magnifique pour le monde archéologique et biblique, que le professeur William F. Albright déclara qu’elle était:

la plus importante découverte jamais faites au sujet des manuscrits de l’Ancien Testament.1

M. Josh McDowell ajouta que:

Les manuscrits de la Mer Morte furent grandement significatifs puisqu’ils confirment l’exactitude des autres manuscrits plus récents

En fait, durant l’été de 1947, un jeune bédouin arabe découvrit une série de pots cachés dans des grottes autour de la Mer Morte. Il sortit sept rouleaux en peau de ces pots particuliers, sur lesquels était inscrite une forme ancienne d’écriture. Il les vendit ensuite à un marchand d’antiquité, qui convainquit l’Université Hébraïque de Jérusalem de faire des recherches sur leur contenu. Le professeur Éléazar L. Sukenik, ainsi que le Dr. John C. Trever confirmèrent leur authenticité. Ils reconnurent immédiatement la grande valeur des écrits, et ils organisèrent des fouilles intensives de la région, dans l’espoir de trouver d’autres écrits similaires. On découvrit un total de 11 grottes, contenant 40 000 fragments, qui constituaient quelques 500 livres ou manuscrits distincts, datant de l’an 100-68 avant Jésus-Christ. Ces écrits Juifs furent ensuite rapatriés par l’État d’Israël, et ils furent minutieusement étudiés, produisant des résultats qui émerveillèrent les experts du monde entier.

L’Origine des Écrits du Désert de Qumrân

Les manuscrits de la Mer Morte d’Israël furent bientôt nommés les Manuscrits du Désert de Juda ou du Désert de Qumrân, deux noms offerts à cette région désertique de la Palestine. Grâce aux informations obtenues des divers documents de ces grottes, il a été possible d’établir, avec une certaine certitude leur origine. Il est maintenant accepté que les membres d’une secte Juive, nommés les Esséniens, auraient enfoui ces manuscrits, qui faisaient partis de leur bibliothèque sainte, avant leur destruction par les Romains.

Près du site de ldécouverte de ces manuscrits, les restes d’un vieux monastère furent trouvés. Ce château fort de la secte essénienne fut en effet détruit par l’armée du général Titus, qui était le fils de l’Empereur Vespasien, vers l’année 68 de notre ère, alors que les Romains cherchaient à mater l’insurrection Juive.

Les historiens Josèphe et Philo affirment que cette secte fut détruite dans la poussée de vengeance qui mena l’armée Romaine aux portes de la ville de Jérusalem (70 de notre ère). Puisque cette forteresse était située su

Les Romains trouvèrent donc tous ces Juifs déjà morts dans les chambres du monastère, bien que les manuscrits aient disparu des environs. Ces scribes assidus avaient tout sacrifié pour demeurer fidèles envers leurs écrits bien-aimés et envers les vœux de leur secte particulière, permettant ainsi au Seigneur de préserver certains des plus anciens manuscrits bibliques encore en existence. De la même manière que la Parole subsiste dans les cieux (voir Psaume 119:89), ainsi elle pouvait de même subsister sur la terre, grâce aux soins providentiels de Dieu.

Le Contenu Biblique et Parabiblique

Parmi les différents documents découverts dans les grottes de la Mer Morte se trouvaient tous les livres de l’Ancien Testament, à l’exception du livre d’Esther. Certains des livres si trouvaient même en plusieurs exemplaires. Par exemple, il fut découvert14 exemplaires du livre de Deutéronome, 12 du livre d’Ésaïe et 10 des Psaumes. Un des manuscrits complets du livre d’Ésaïe fut particulièrement intéressant, avec ses 17 sections, cousues dans un seul parchemin et mesurant 24 pieds de long. Pour les érudits fidèles aux Écritures, cette découverte fut le commencement d’une aventure merveilleuse dans le contenu de la première section de la Bible.

En plus des textes bibliques, il fut découvert plusieurs livres parabibliques, c’est-à-dire, plusieurs livres qui ne faisaient pas partie du Canon des Écritures Juives, des livres qui donnaient surtout de l’information concernant cette secte Juive particulière. On y trouva, par exemple, Les Psaumes d’Action de Grâces, qui fut jadis un livre de prières et de louanges dans ce regroupement. On y retrouva le Livre de la Guerre, qui était un récit eschatologique de la victoire des fidèles contre les forces des ténèbres. Le Manuel des Fidèles fut de même découvert, donnant des informations sur le genre de vie expérimentée dans la communauté, ainsi que les vœux divers faits par les membres du groupe. Certains livres Apocryphes furent aussi inclus dans la découverte des manuscrits de la Mer Morte, comme celui de Tobie, de l’Ecclésiastique (ou sagesse de Salomon, du Testament de Lévi, d’Énoch et de Jubilés.

L’Importance de cette Découverte pour le Croyant

Quelle importance ont ses écrits pour le Christianisme? Pourquoi le monde archéologique et biblique lui ont-t-ils donné une telle attention? Une des raisons majeures pour l’excitation envers cette découverte est le fait que les manuscrits découverts étaient quelque 1000 ans plus anciens que les manuscrits Massorétiques. Et lorsqu’ils furent examinés à la loupe par les spécialistes du monde entier, ils révélèrent que les manuscrits utilisés jusqu’alors pour les traductions de l’Ancien Testament étaient effectivement dignes et valables.

En fait, le taux d’exactitude entre les manuscrits récents, de la période des Massorètes, et les plus anciens, découverts à la Mer Morte, était si étonnant, que le doute concernant la minutie et le professionnalisme des scribes Juifs fut totalement effacé. Les livres bibliques les plus attaqués par les sceptiques, comme le livre d’Ésaïe et de Daniel, furent justifiés aux yeux du monde scientifique et du monde Chrétien.

Malgré le fait que les originaux ne sont plus disponibles depuis des millénaires, les copies démontrent sans aucun doute, que Dieu veilla effectivement sur la transmission de son message, au travers des générations. Le croyant peut ainsi avoir une confiance solide dans le contenu de la Parole de son Dieu. Comme l’affirma le professeur Albright, à la lumière de la découverte à Qumrân :

Il n’y a plus aucun doute que l’archéologie a confirmé l’historicité de la Bible.

 


J.Rousseau

1 Josh McDowell, The New Evidence That Demands a Verdict, Thomas Nelson, Nashville, TN,1999